
“The indignation of Balavoine was permanent, without measurement, but with the reason right”
Didier Varrod, ami du chanteur témoigne (Partie 2)
Daniel Balavoine avait incarné pour beaucoup cet insurgé permanent, qui en quelques minutes avait fait entrer dans l'histoire, sa colère et son indignation pour dire au front médusé d'un futur Président de la République des choses qui ne font pas forcément plaisir. C'était un chanteur qui disait toujours des choses vraies. A la face des caméras, des gens, et de la France... C'était une indignation permanente, sans mesure, mais avec la raison juste. Lorsque Balavoine était en vie, je n'avais pas peur. Parce que forcément les idées neuves, de justice et de justesse, parfois ça effraye. Avec lui debout, les poings levés, et ses chansons en étendards, nous étions jeunes et fiers.
Nous étions Simon et Gunther, Lucie, Johnny Rockfort, Petite Angèle, l'Aziza, Miguel Angel Estrella... Nous étions aussi le chanteur, mon fils ma bataille, des vendeurs de larmes, la femme veuve qui s'éveille, des supporters, mais aussi un petit homme mort au combat, un enfant assis attend la pluie, et enfin ce que nous sommes restés devant ce monde atterré : des cris et des S.O.S ... Nous étions de la colère et des chansons. Des chansons qui calmaient la colère. C'était toute une mécanique des fluides. Mais ça fonctionnait parfaitement. Parce que Balavoine avait cette humilité désarmante, celle de grandir et d'évoluer devant nous, de progresser dans la lumière pourtant déformante de la société du spectacle. Il fallait du cran pour apprendre à être ce que l'on pense impossible à devenir. Ne plus être contre mais pour. Et ça avait fait tilt dans la télévision de papa, lorsque le sourire en coin, il avait dit : «Je ne suis pas contre Le Pen, je suis pour les Arabes et ce n'est pas pareil ».
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