
Pierrot Bongni speaks to us about Daniel Balavoine
(Photo de de droite à gauche : Balavoine, Pierrot Bongni, Patrick Andersen)
A Genève, je produisais une émission de télévision qui s'appelait "la Grande Roue", avec Christian Morin. Daniel est venu y participer un jour, en 1981. On a eu un flash d'amitié, c'est l'ami le plus cher que j'ai eu dans ma vie et ça s'est fait en un instant. Les répétitions, l'enregistrement, tout ça a duré trois jours et puis il est parti. On avait fait les quatre cents coups... Ensuite on s'est vus très souvent. On a passé plein de vacances ensemble à la Réunion, à l'île Maurice, en Espagne.
A Genève, il était beaucoup plus détendu qu'à Paris. Les fans ne le harcelaient pas. Il aimait bien y séjourner avant un grand concert. Nous allions parfois en boîte de nuit, au Griffin's Club, ce qu'il n'aurait jamais fait à Paris. Nous discutions tranquillement. Nous buvions aussi... Un soir, nous étions un peu ronds. J'étais au volant de ma voiture - une Rolls-Royce Silver Shadow gris-bleu métallisé - et Daniel à mes côtés me disait : "Allez, sois un peu rock, fous-la en l'air ta Rolls ! Casse-la !" Voyant que décidément je restais raisonnable malgré les whiskys consommés, il remarqua : "Y'a rien à faire, t'es vraiment trop suisse !"...
On s'est connus grâce à la musique, mais notre amitié c'était autre chose. On avait deux caractères différents, moi je suis très suisse, carré, je fais des comptes, et lui était fonceur, donc on se complétait. Par mon biais, il rencontrait d'autres milieux, même des banquiers ! Ca le faisait rire, il me disait : "En France, des banquiers sympas, ça n'existe pas !"
A SAVOIR : * Pierre Bongni est le parrain de Jérémie, le fils de Daniel.
Source : BALAVOINE par Gilles Verlant, 1996
et PAROLES ET MUSIQUE, janvier 1990
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