
" He told me ' the ignorance kills ' and he(it) made of the awakening an essential virtue "
(Partie 4)
Le sentiment, il en avait mis dans tout ce qu'il avait fait et écrit. Dans ses chansons d'abord, toutes écrites pour exprimer cette nécessité de « remplacer le besoin par l'envie ». Et 30 ans plus tard on n'y est toujours pas. Dans ses combats aussi, l'Ethiopie, Action Ecole, SOS Racisme, qui lui permettaient d'affirmer que « le monde n'est pas à refaire, il est à faire ». Cela ne lui faisait pas peur. Au contraire, il me disait comme un grand frère épris de transmission que c'est une excellente motivation pour avancer.
Passer de l'image et du son, à l'action. Il me disait encore : «L'ignorance tue» et il faisait de l'éveil une vertu essentielle. Il avait tout de suite mis la barre si haut en écrivant une chanson qui reste le portrait le plus fort jamais écrit sur les vices et vertus de la condition de chanteur ! Tout le monde se souvient de ses mots chantés avec cette rage teintée d'une ironie féroce : «J' veux mourir malheureux, Pour ne rien regretter».
C'est peut-être pour conjurer ce terrible crépuscule des dieux que finalement Daniel Balavoine s'est « débrouillé » pour faire ce qu'il avait écrit et chanté dans son avant dernier album : « Partir avant les miens ». Une absence de 30 ans, c'est trop. Alors, il a fallu renvoyer des bouteilles à la mer, pousser des cris et des S.O.S pour tenter de le faire revenir. En vain, puisque les morts que l'on a tant aimé ne reviennent jamais comme on le voudrait. Ils nous laissent nous débrouiller tout seul. Mais Daniel m'a enseigné entre autre leçon, la ténacité, la détermination, et par dessus tout, le besoin de connecter sans cesse avec l'envie.
Et en cette fin d'année, c'est l'envie d'être à nouveau avec lui qui m'a motivé. Envie de l'écouter chanter, parler, et surtout s'emporter pour ce qui lui importait. Il a fallu pour cela que je reprenne mon chemin préféré, celui du documentaire et de l'écriture. Avec Nicolas Maupied, réalisateur et alter ego, nous avons donc imaginé un film sur lui. Avec des chanteurs vraiment d'aujourd'hui. Christine & the Queens, l'artiste féminine de l'année, en équilibre entre chanson, électro pop, et ses racines rap. Et puis justement des rappeurs comme Orelsan, Youssoupha et Soprano, trois représentants d'une culture hip hop pour le coup diversifiée. Para One, DJ, producteur de musique électronique, et compositeur des B.O de la réalisatrice Céline Sciamma. Ils sont tous le son d'aujourd'hui, et c'est tout à coup un souffle de jeunesse qui évidemment offre un écho stupéfiant à la modernité de Balavoine. Il y a aussi quelques anciens, des vrais gens qui l'ont connu et surtout aimé.
(A SUIVRE.....)
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