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BALAMED - CLUB BALAVOINE

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BALAMED

Description :

Ce blog est consacré particulièrement a Daniel Balavoine. Disparu officiellement un certain 14 janvier 1986... Plusieurs zone d'ombre subsiste concernent le drame et même le jour. il et partit avants les siens... Triste et prémonitoire de ne pas souffrir d'un départ de ces proches. La fatalité la embrasser.
Site/Blog d'investigation, d'actualité et information sans oublié les archives et articles personnel ou non au sens original qui se vaut à BALAMED.

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Michel Berger, Le dernier souffle : « Trop tard, il est trop tard. Michel s'affaisse sur son lit » (Partie 1/4)

Michel Berger, Le dernier souffle : « Trop tard, il est trop tard. Michel s'affaisse sur son lit » (Partie 1/4)La plage de Pampelone, en fin d'après-midi. Une femme marche, face à la mer, et le vent fait danser ses cheveux. France Gall se laisse envelopper dans l'air tiède. Soudain, une silhouette s'avance vers elle.
France entraperçoit une jupe longue, colorée, et le scintillement de deux bracelets d'or au poignet. Et un regard, où serpente la fièvre de ceux qui savent voir plus loin. Donne-moi ta main ! La voix est basse, saccadée. Une voix d'étrangère, attachante, à peine triste.
 
Impossible d'échapper aux yeux qui miroitent Alors France ouvre sa paume. « Je n'avais jamais accepté jusque-là. Mais comme je suis un peu dans une période de trouble, je me suis dit : "tiens ! Peut-être que ça va m'éclairer un peu." Cette personne-là m'a dit des choses extraordinaires. Elle m'a dit que ça allait venir maintenant. Je ne sais pas du tout ce que ça peut être. Elle m'a dit : "Vous entrez dans L'immortalité." ' »
A nouveau, le silence, la plage, la mer ressemblent à une toile peinte : un décor de théâtre. France n'ose pas rompre le charme. Elle attend. Elle a le sentiment de vivre une minute d'éternité. «Je lui ai dit : "Ce n'est quand même pas avec ma petite carrière de chanteuse que je vais entrer dans l'immortalité. Ça va se passer maintenant ? » Elle m'a répondu : « En effet. » Donc, j'attends de pied ferme ce qui va se passer. Je m'y attends '. »
 
Sans comprendre, mais ébranlée jusqu'au plus profond de son être, France Gall regagne à pied « la Grande Baie», sa maison. Elle va rejoindre Michel et lui raconter cette bien étrange histoire. Qu'a voulu dire cette femme ? Que signifient ces mots ? Michel est sceptique. II ne croit pas plus à la voyance qu'à l'astrologie. « Je suis très intéressé de savoir ce que l'immortalité va choisir », lance-t-il avec un brin d'ironie.
Dans le jardin de la grande demeure aux tuiles ocre et rose, tout près du court de tennis, Michel prend le temps de dîner. Ça ne lui arrive pas si souvent. Salades, grillades, pas de gras surtout. Avec soin, comme beaucoup d'hommes qui ont dépassé la quarantaine, il surveille son taux de cholestérol, qui frise les trois grammes.
Depuis toujours, il a beaucoup de mal à se faire ne serait-ce qu'à l'idée des vacances. Il s'effraie de ces journées oisives où rien de concret ne se forge. Heureusement, cette fois, il a un projet en tête. L'adaptation en anglais de Starmania pour une série de représentations à New York.
Il y a peu de temps, Françoise Hardy, sa correspondante de toujours, a reçu une lettre de lui, où il décrit les difficultés de son travail. Sa lassitude semble extrême, « Il parle du métier, confie Françoise, et tient des propos blasés. Il se plaint de cette quête de rentabilité à court terme qui néglige tout le reste. Il parle du temps qu'il a passé sur la version anglaise de Starmania, tout en étant presque certain que les Américains ne s'en occuperont pas. »
Quelques mois se sont écoulés depuis que Michel a fait le deuil d'une partie de lui-même. Une décision brutale : mettre de Tordre dans ses affaires. Tout ce qui avait compté pour lui jusque-là, avoir une maîtrise parfaite de son ½uvre et de celle de France, il en a fait un feu de paille. Il a vendu ses éditions musicales, les bandes de ses albums, les images de ses clips. Il s'est volontairement dépouillé de tout, comme quelqu'un qui mettrait un point d'orgue à sa vie, pour mieux renaître.
 
Berger a commencé à restructurer une partie de son existence au moment où France, après le triomphe de Babacar, lui a annoncé son désir de renoncer à la chanson. « Lorsque j'ai voulu m'arrêter, dira-t-elle, il a été tellement... presque cassé. Le choc passé, le choc affectif passé, cela a été une bonne chose pour lui. Cela a orienté sa vie artistique complètement différemment. Il a écrit un film, tout un film, prêt à être tourné. (...) Moins de chansons, beaucoup plus de grandes choses. Il a pensé que les chansons ne restaient pas à jamais, qu'il fallait se lancer dans des choses beaucoup plus ambitieuses pour laisser une trace. C'est quelqu'un qui voulait absolument laisser une trace3. »
Sans aucun doute, en effet, Michel se prépare à passer derrière la caméra. Il a déjà abordé, de loin, le milieu cinématographique en composant les musiques de Mektoub, un film du réalisateur algérien Ali Ghalem, et de Rive droite, rive gauche, de Philippe Labro.
 
Berger a également pris goût au rôle magistral, mais discret, de metteur en scène, en tournant plusieurs clips pour France et pour lui. Ce retrait que suppose l'écriture d'un scénario, des dialogues, le choix du meilleur endroit pour placer la caméra, la direction d'acteurs, correspond de plus en plus à son véritable tempérament  Depuis plusieurs années, il sait que l'essentiel n'est pas d'exhiber son visage sur les pochettes de disques»

Son long métrage n'attend plus qu'un producteur. A cela près, rien ne manque, pas même Je titre : Totem. L'histoire d'un artiste indien d'Amérique déraciné. Emigré à New York, il se sent écartelé entre ses traditions ancestrales et la modernité de son inspiration. En quelque sorte, une Trans position de l'existence de Michel.
A l'heure de l'infusion, pourquoi pas à la menthe France regrette l'absence des enfants. J'ai reçu une carte des Arcs, ce matin. Tout se passe bien à la montagne Raphaël n'arrête pas de faire des randonnées. Et j'ai appelé Pauline, à la campagne. Elle t'embrasse. Tu la connais, elle préfère rester seule pour dessiner et peindre.
Michel sourit sans mot dire. Il songe à son fils, débordant de vie, sportif infatigable, qui, à onze ans, « rappe » déjà comme un fou. Il n'y a vraiment pas de souci à se faire pour lui, Il a autant de ressort que sa mère. Et Pauline, sa princesse, sensible et délicate. Elle est faite pour vivre à la Renaissance et poser devant le chevalet de Botticelli. Elle a treize ans, déjà. C'est fou comme le temps passe vite.
Samedi 1er août 1992. Michel contacte son ami Plamondon, «Il m'a appelé, nous avons pris rendez-vous pour la semaine suivante pour commencer un nouveau projet. » Berger veut absolument travailler très vite sur la version anglaise de La Légende de Jimmy. Luc lui conseille de se reposer encore, de profiter pleinement de France et de ses vacances à Ramatuelle. Mais, dans l'esprit de Michel, ça ne peut plus attendre.
La veille, Johnny Hallyday est venu déjeuner à la villa» Adorable et prévenant, comme toujours. « Chez toi, je me tiens bien », a-t-il dit à Michel.
 
Dimanche 2 août 1992. Une journée chargée en coups de téléphone - les amis, le travail. Le matin, Michel a pris sa voiture pour aller faire des courses en ville. La chaleur est écrasante. Ce n'est que vers le soir qu'un peu de fraîcheur se fait sentir. Comme chaque jour, Michel en profite pour jouer au tennis. Un sport qu'il affectionne depuis longtemps. Et qui lui permet de décompresser un peu. Il Porte un short et une chemisette verte. Le court de tennis, situé juste à gauche de la maison, occupe l'exacte frontière qui sépare Saint-Tropez de Ramatuelle. Selon la place que chaque joueur occupe, il se trouve dans l'un ou l'autre village. Perfectionnisme oblige, Michel y a fait installer une chaise d'arbitre. Il dispute des parties avec ses amis Claude-Michel Schonberg, son épouse Béatrice, ainsi que la journaliste Florence Gall.
Occupée à préparer le dîner, France entend de la cuisine le bruit des balles qui rebondissent sur le court, les rires aussi. Ce soir, tous les deux ont prévu d'assister à la représentation théâtrale de Ruy Blas, donnée au théâtre Gérard-Philipe, dans le cadre du Festival de Ramatuelle, Michel l'a promis au comédien Etienne Chicot, avec lequel il a déjeuné la veille.
 
Soudain, plus rien. Michel vient d'avoir un malaise. Un coup de poignard lui déchire la poitrine. Michel Berger pose un genou à terre, la raquette lui tombe des mains. La douleur ne dure pas longtemps. Ce n'est rien, dit-il à son partenaire. Mais je crois que maintenant, il faut rentrer.
 
Il est vingt heures. Michel ne veut pas effrayer France. D'ailleurs, il n'est pas du genre à se plaindre. Pourtant, combien de fois lui a-t-elle dit qu'il négligeait sa santé ! Il faut appeler un médecin, assure-t-elle. D'un geste, Michel l'arrête dans son élan. Ces élancements en vrille, il en a l'habitude. Il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Ça finit toujours par passer. Et puis, il fait tellement lourd. Ce doit être la chaleur. L'eau me calmera. Il disparaît dans la salle de bains, et la baignoire se remplît Derrière la porte close, France entend un cri. Elle se précipite. Michel ne va pas bien. « Mais qu'est-ce qui se passé ? J'ai à nouveau mal dans la poitrine. » Affolée, France se jette sur le téléphone. Fébrile, elle compose le numéro du centre médical de Ramatuelle. Toutes ces secondes lui semblent une éternité. Enfin, la voix d'une secrétaire. Le médecin de garde est en tournée. Rassurez-vous, madame, je vais tout faire pour le joindre par radio dans sa voiture.

France tremble d'impatience. « Dépêchez-vous, il est très mal ! » Elle revient dans la salle de bains, aide Michel à sortir de la baignoire, lui met son peignoir et le soutient jusqu'au lit. Elle fait son possible pour le calmer. Le docteur va arriver. Tout va bien se passer.
Dix minutes plus tard, coup de sonnette. Le médecin traverse la maison à vive allure et se rend au chevet de Michel. Cela va mieux, maintenant. Il s'est redressé sur son lit Ses traits sont plus sereins. Il a l'air rassuré, apaisé, détendu même. C'est tellement agréable quand la douleur s'arrête. « Cela me serrait dans la poitrine. Je ne veux pas re-souffrir comme ça. »
Le médecin lui fait avaler un comprimé. Avez-vous eu des antécédents cardiaques ? Non, rien. Il faut quand même faire immédiatement des examens poussés, sans attendre une minute de plus. « Et même s'ils sont bons, il faudra que vous soyez vigilant. »
France est un peu soulagée. Tranquillisée même de voir que Michel plaisante. « Si c'est pour finir comme Gos-cinny, ce n'est pas la peine ! » Le c½ur du scénariste d'Astérix et de Lucky Luke a lâché au cours d'un examen  pourtant effectué sous contrôle médical.

Sur la table de chevet, le médecin décroche le téléphone et appelle d'urgence le SAMU et SOS Médecins. Ils vont venir très vite. Ils ont tout le matériel nécessaire pour les tests. Lorsqu'il se retourne vers son patient, le docteur raccroche aussitôt. Michel est atrocement pâle. Son visage se tend et sa main se crispe à la hauteur de son c½ur. France panique et lui serre l'autre main. Vite, il n'y a plus une seconde à perdre ! Le médecin lui fait une injection. 
Trop tard, il est trop tard. Michel s'affaisse sur son lit. Ses gestes ont pris une lenteur inhabituelle. Tétanisée, France s'assied près de lui. Il pose doucement la main sur son épaule. Doucement, ses yeux se referment. Doucement, sa main glisse de l'épaule de sa femme et retombe sur le lit, inerte. Michel Berger est mort.
A suivre 
Tags : Michel Berger, souffrance, Souffle, ramatuelle, trop tard..., Mort, chevet, SAMU, Docteur, cardiaque, crise, Tétaniser, Medecin, Johnny Hallyday, injection, Controle médical, PAL, pâlir, Yeux, referment, France Gall
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#Posté le samedi 19 juillet 2014 06:28

Modifié le vendredi 25 juillet 2014 02:25

Michel Berger, Le dernier souffle : les amis entourent France de leur affection. Premier arrivé, de sa propriété voisine, Johnny Hallyday. Intense, le chagrin du rocker est celui d'un petit garçon. Il est bientôt suivi de Coco, la compagne de Daniel Balavoine (Partie 2/4)

Michel Berger, Le dernier souffle : les amis entourent France de leur affection. Premier arrivé, de sa propriété voisine, Johnny Hallyday. Intense, le chagrin du rocker est celui d'un petit garçon. Il est bientôt suivi de Coco, la compagne de Daniel Balavoine (Partie 2/4)France ne veut pas y croire. Elle hurle : Faites quelque chose, mais faites quelque chose ! Un quart d'heure s'est écoulé depuis l'arrivée du médecin. A leur tour, SOS Médecins et le SAMU se garent devant la propriété, sirènes hurlantes. Les blouses blanches accourent de tous côtés dans la maison.
Des machines sophistiquées entourent bientôt Michel Berger. Pendant trois quarts d'heure, on essaie de réanimer le chanteur. Intubation, assistance respiratoire, massage cardiaque sur massage cardiaque... En vain. Il n'y a plus rien à faire. Impuissante, France regarde comme dans un cauchemar ces ultimes tentatives. Lorsque la vérité devient inéluctable, elle s'effondre.
La nuit va être noire. « La Grande Baie » n'en a jamais connu de pareilles. Les téléphones de la villa n'arrêtent pas de sonner. Des voitures arrivent à vive allure, d'autres repartent. Cette nuit-là, personne ne voudrait entendre le chant des cigales.
Immédiatement, les amis entourent France Gall de leur affection. Premier arrivé, de sa propriété voisine, Johnny Hallyday. Intense, le chagrin du rocker est celui d'un petit garçon. Il est bientôt suivi de Coco, la compagne de Daniel Balavoine, amie très proche de France.
Le lundi, c'est au tour de Jean-Jacques Goldman de serrer France contre son c½ur. Inlassablement, le téléphone sonne. Françoise Hardy, Diane Dufresne, Fabienne Thibault, Luc Plamondon, Claude-Michel Schonberg... Tous aident France à faire face. Il faut qu'elle tienne le coup. Il faut qu'elle soit assez forte pour tout organiser.
Lundi, 11 h 30. La nouvelle est officielle. France a tenu à retarder son annonce afin de se donner le temps de prévenir elle-même ses enfants. Pour leur dire qu'ils ne reverront jamais leur papa, elle a besoin de toutes ses forces.
En Provence comme dans tout le pays, le décès de Michel Berger crée instantanément une immense émotion. La France en vacances apprend la nouvelle avec stupeur. Les journaux télévisés consacrent presque l'intégralité de leur temps d'antenne à évoquer la mémoire et à retracer la carrière du chanteur.
Bientôt, insoutenable supplice pour France et les enfants, on parle de Michel au passé. Jack Lang salue « un des chanteurs français les plus inventifs alliant le verbe poétique à l'art de la mélodie. (...) Avec France Gall, ils formaient un couple émouvant et superbe, habité par une même passion pour leur art Celui qui nous a fait chanter J'aurais voulu être un artiste en était un, au plein sens du terme. » «La chanson française, déclare Jacques Chirac, vient de perdre l'un de ses plus grands talents et beaucoup de Français viennent de perdre un ami. (...) Chacune de ses créations était un événement qui touchait la France entière. » Selon Jérôme Savary, Michel était « un homme timide, mais incroyablement tendre, attentif. Le succès ne l'avait pas du tout altéré ». Jean-Loup Dabadie souligne enfin sa « façon de faire des sortes de graffiti géniaux sur son époque ».
 
Le soir même, TF1 bouleverse ses programmes et diffuse un montage sur Michel, réalisé in extremis, et présenté par un ami, Michel Drucker. Une émission touchante de sobriété et de sincérité.
Cimetière de Montmartre, 11 h 30, trois jours plus tard, le jeudi 6 août. Le soleil inonde le marbre des tombes. Les yeux barrés par d'épaisses lunettes noires, France apparaît en pantalon et veste sombres, digne et courageuse. Elle tient les mains de Pauline et de Raphaël. Les prières ont été prononcées au domicile du chanteur. Sans aucune connotation religieuse, sans aucune musique, la cérémonie va durer trente minutes. Trente minutes d'un silence troublé par le chant d'une tourterelle et l'hommage de Jacques Attali.
Un long cortège parsemé d'étoiles - Johnny Hallyday, Véronique Sanson, Françoise Hardy, Michel Jonasz, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Alain Chamfort, Diane Tell, Richard Berry, Renaud Hantson, Smaïn, Anouk Aimée, Richard Anconina - suit le lourd cercueil d'acajou jusqu'au caveau familial, où reposent déjà le père et le frère de Michel. Personne ne songerait à cacher ses larmes. Tous sont accablés. Françoise Hardy a hésité à venir, par peur de se sentir de trop. « Je ne voulais pas aller à l'enterrement C'était dans la plus stricte intimité. Et puis, la veille, j'ai reçu un coup de fil d'une amie : "France souhaite qu'on soit nombreux demain, les amis de Michel." Alors j'y suis allée. France a été extraordinaire. Forte. Vraiment elle m'impressionne. »
Face au cercueil, dissimulé sous un océan de roses claires, chacun leur tour, ils prennent place sur la rangée de chaises. France ne lâche pas une seule seconde les mains de ses deux enfants. Autour d'elle, Francka, la s½ur de Michel Annette Haas, sa mère, et Luc Plamondon. Le ministre de la Culture, Jack Lang, a tenu lui aussi à être présent.
La foule des anonymes est venue nombreuse. Elle se tient debout, recueillie, derrière la famille. Ces inconnus sont si proches de France qu'ils pourraient, s'ils osaient lui passer la main autour de l'épaule, la prendre sur leur c½ur et la consoler. Aucun privilège dans le chagrin. France a tenu à ce que chacun puisse communier librement dans la mémoire de Michel.
Jacques Attali était, depuis seize ans, l'ami de Michel. Leur rencontre avait eu lieu sur un plateau de télévision. Le conseiller privé de François Mitterrand venait alors d'écrire un livre sur la musique, Bruits. Le chanteur avait adoré, et l'amitié avait fait le reste. C'est donc tout naturellement que France a demandé à Jacques de prononcer un hommage, un message d'amour simple et touchant Alors il se lève et s'avance vers le micro, un papier à la main.
« Il est des mots qu'on donnerait tout pour ne pas avoir, jamais, à les dire ; des noms qu'on ne voudrait jamais prononcer qu'en riant ; des amis, très chers, qu'on voudrait ne pas voir ce matin, ici rassemblés. (...)
Pourquoi cette génération frappée ? Pourquoi tant d'hommes jeunes, généreux et pudiques, tendres et révoltés, disparus si absurdement ? »
Aucun murmure dans la foule des anonymes. Chacun ressent tragiquement cette question qui n'attend pas de réponse. La génération de Michel paye un trop lourd tribut et le sort se veut cruel à ceux qui avaient fait de l'insouciance la compagne de leur jeunesse.
« Tout ce qui est rare est fragile. Et Michel était rare, il était à part Car s'il est rare qu'un artiste soit un juste, encore plus l'est-il qu'un juste soit un artiste. Et Michel était l'un et l'autre. (...)
Plus tard, bien plus tard, on s'étonnera qu'un seul homme ait pu influencer si profondément le goût musical d'une génération tout entière. »
Avec intelligence, tact et sensibilité, et comme l'ami proche qu'il a su être, Jacques Attali esquisse un portrait dont les contours transparents, n'ont rien de définitifs. Son hommage à Michel Berger s'achève sur la couleur blanche de l'espérance.
« Au-delà de l'intolérable énigme de la providence, qui donne et reprend à sa guise, son sourire, sa douceur, son regard, son art porteront à jamais, plus loin, le message de la lumière. »
Jacques Attali regagne sa place. Et un silence profond le remercie. Chacun se lève alors pour un dernier adieu. Enserrant ses deux enfants, un mouchoir blanc dans sa main crispée, France esquisse le geste d'un baiser devant la tombe de Michel. Pauline se signe et Raphaël ne quitte pas des yeux le cercueil de son père.
A son tour, Johnny Hallyday fait un signe de croix et lâche une rose blanche. Son hommage à celui qu'il surnommait « le poète », il le chantera à Bercy, en reprenant avec succès Diego, la chanson de Michel. Une silhouette passe, écrasée de douleur, Véronique Sanson. Demain, sur scène, elle interprétera pour son ami cet appel lancé à la nuit, Seras-tu là. Michel Jonasz, sa main autour du cou, l'autre plaquée contre sa bouche, ne semble pas encore croire à ce mauvais coup du sort.
« J'ai constaté, témoignera Luc Plamondon, qu'il y avait Stendhal en face de la tombe de Michel. Ça m'a comme apaisé. Un peu plus loin, il y a Zola, puis Offenbach. Je me suis dit qu'il faisait partie maintenant du monde des grands créateurs de la terre. »Michel Berger, Le dernier souffle : les amis entourent France de leur affection. Premier arrivé, de sa propriété voisine, Johnny Hallyday. Intense, le chagrin du rocker est celui d'un petit garçon. Il est bientôt suivi de Coco, la compagne de Daniel Balavoine (Partie 2/4)
L'automne passe. Après avoir été bien tristement sous le feu des médias, France Gall disparaît de la vie publique et se mure dans une solitude à trois. Rien qu'elle et ses deux enfants. Ils ont besoin d'elle, et elle est là pour eux. Avec son énergie de battante, elle les soutient, leur redonne confiance et espoir.
Il faut continuer à vivre, à faire du sport, des promenades, du shopping, aller au cinéma. Il ne faut pas sombrer dans la mélancolie. Papa n'aurait pas aimé ça. Grâce à la présence tellement stimulante de leur mère, Pauline et Raphaël retrouvent le courage d'affronter l'école.
En se réveillant de son chagrin, France prend une résolution lumineuse. Plus que jamais, elle se veut l'interprète de Michel. Par amour, elle veut le rendre immortel. Il n'y a pas de temps à perdre. Il faut travailler, il faut chanter son ½uvre. Double Jeu, l'album conçu à deux, doit vivre à son tour. Il faut le faire connaître encore davantage.
Lorsque Michel en parlait, il disait que la chanson Superficielle et légère devait être entendue du public. Il disait que c'était une chanson complètement dans l'air du temps. D'ailleurs, il l'avait interprétée, aux côtés de France, pour leur rentrée télévisée, sur TF1, dans « Stars 90 », l'émission de Michel Drucker.
Dernière semaine de septembre, près du Cap, en Afrique du Sud. France est là, pour le tournage du clip. Seize heures d'avion ont été nécessaires pour atteindre la pointe extrême du pays, quelque part entre mer et montagne. France a bien failli ne pas partir, à cause des enfants. Pour ne pas les laisser seuls. Et elle veut être de retour le plus tôt possible.
La chanteuse a confié la réalisation du clip à Jean-Marie Périer, copain d'adolescence et ami de toujours. Il était déjà à l'origine de la photo réunissant les stars des sixties.
C'est l'histoire d'un petit garçon brun pas comme les autres. Aux côtés d'un vieil homme, il suit du regard le vol d'une mouette dans le ciel. Il est solitaire, exclu du groupe de gamins où il a remarqué une petite fille blonde aux yeux noisette. Il rêve de voler. Les autres se moquent de lui. Mais il vivra son rêve, laissant sur le bord de la falaise la petite fille qu'il a su émouvoir par ses silences et sa différence.
« Dans mon esprit, déclare Jean-Marie Périer, ces deux enfants ressemblent à France et à Michel enfants. La petite fille est attirée par l'attitude obstinée du petit garçon qui veut faire ce que les autres ne font pas. Quelque chose de fou, d'unique : voler. Il essaie, n'y arrive pas, s'entête. Des sourires, des regards s'échangent. (...) Dans ce clip, la petite fille doit faire face à l'absence. Un dernier plan de quelques secondes sur France regardant la mer... Tout est dit. »
Le visage de France, grave et doux, chevelure ondoyant sous le vent Et son regard, droit et fixe, qui plonge dans le nôtre. « Cette évasion, confie encore Jean-Marie Périer, la première depuis la disparition de Michel, lui a fait du bien. Elle était à la fois proche de nous, riant avec nous, parlant anglais avec les petits Sud-Africains que j'avais choisis, et enfermée en elle-même, veillant sans faille à ne jamais \ donner sa tristesse en spectacle . »
France vit ce tournage comme une parenthèse. Ici, dans cette partie du continent africain qu'elle ne connaît pas, elle continue de communier avec Michel. Elle se lève tôt pour admirer la lumière magnifique de l'aube qui embrase la mer. Attentive, elle observe les gens dans les rues de Cape Town. Si Michel était là, il remarquerait que, malgré la suppression de l'apartheid, les Blancs et les Noirs ne partagent jamais les mêmes restaurants.
« Ce tournage, poursuit le metteur en scène, a été un très beau moment, très chaleureux, et France a été heureuse du résultat. Ses enfants aussi ont été touchés par cette histoire qu'ils auraient pu imaginer Il faudrait naître
Superficiel et léger
Comme on voudrait certains soirs
Pouvoir un peu oublier
Les fils de notre histoire
Michel l'anxieux a écrit ce texte pour se guérir de cette angoisse qui ne le quittait jamais. Mais ses mots ont su trouver toute leur résonance après sa disparition. Redevenir « superficiel et léger », afin de retrouver l'innocence, ne toucher qu'à l'essentiel. France a bien besoin d'un tel message.
Tandis que Superficiel et léger impose sa tranquille évidence sur les ondes, France laisse planer un doute sur l'évolution de sa carrière. Après avoir redécouvert le plaisir de chanter, grâce à cet album réalisé avec Michel, va- t-elle à nouveau pouvoir affronter une scène sans être rassurée par le regard et la présence de son mari ?
La question se pose avec d'autant plus d'acuité que France n'accorde à la presse aucune interview. Pour mieux se rassembler, elle a choisi le silence. « Je ne sais pas si elle a pris la décision de continuer à chanter, nuance Jean-Marie Périer, mais je crois qu'elle le veut, sans pouvoir dire quand et comment. »
Ensemble, Michel et France devaient se produire à la Cigale, du 17 octobre au 1er novembre. Ils avaient choisi une salle intimiste pour leur retour et comptaient y donner un spectacle sans artifices, autour d'une poignée d'amis musiciens. Leur spectacle avait été rodé au New Morning, devant quelques privilégiés, surtout des proches. Tous retiendront l'étonnante complicité de ce couple devenu duo, sublimant leur amour en chansons.
Impossible désormais pour France de chanter seule sur cette scène choisie à deux. Partout, elle se cognerait au fantôme de Michel. Insupportable supplice, dont le public serait étranger. Alors, ce sera Bercy, au printemps 93. En attendant, elle tient à participer activement à « Celui qui chante », l'hommage télévisé à Michel que prépare le journaliste-producteur Lionel Rotcage, compagnon de route d'Action Ecole. « Je ne pourrai pas, je vais fondre en larmes », s'inquiète-t-elle d'abord. « Et puis, j'ai peur qu'on me voie trop. »
Une fois balayées les premières résistances, France accepte d'être le fil conducteur de l'émission. Elle choisit et conseille les artistes que Michel admirait. Tous ont une couleur vocale très différente. Mais tous vont entrer dans l'univers de Berger et le chanter avec une aisance stupéfiante.
 
A suivre...
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#Posté le mardi 22 juillet 2014 05:33

Modifié le vendredi 25 juillet 2014 02:22

Michel Berger, Le dernier souffle : « «Je n'avais jamais rien fait toute seule. J'ai toujours eu besoin de l'intelligence des autres » (Partie 3/4)

Michel Berger, Le dernier souffle : « «Je n'avais jamais rien fait toute seule. J'ai toujours eu besoin de l'intelligence des autres » (Partie 3/4)Ambiance des préparatifs. Contactée, Vanessa Paradis accepte instantanément. Dans le métier, on affirme que Michel songeait à lui écrire un album. En interprétant La Minute de silence avec tant de grâce, elle offre aux télé- spectateurs une minute d'éternité. Patrick Bruel tremble à l'idée de chanter Seras-tu là. En pleine nuit, il téléphone à France pour lui soumettre de nouveaux arrangements ! Cabrel, pourtant en tournée aux Antilles, répond présent à l'invitation. Quelques mots d'amour prennent avec lui le tempo d'une biguine. Alain Chamfort rentre précipitamment de Belgique. Il souffre d'un mal de gorge, et France le soigne avec du thé au miel. Entouré des musiciens de Michel, Marc Lavoine répète Le Paradis blanc et s'inquiète de ne pas trouver le bon phrasé...

L'émission, à la fois sobre et gaie, est diffusée le 25 janvier, sur Antenne 2, six mois après la mort de Berger. Personne ne s'étonne du sourire de France. Tant chacun sait ce qu'il sous-tend d'énergie et de rage de vivre.
Pour le magazine Elle, en février, France Gall accepte de rompre son silence. « Continuer, je pense que je n'avais pas le choix. Ne rien faire, m'arrêter, ça m'aurait donné des regrets. Ça m'oblige à être occupée. Mais tout ça, ce sont de mauvaises raisons. L'unique raison, c'est que j'ai envie de le faire, c'est tout. Moi qui ai peur de tout, la seule chose qui ne me fasse pas peur, c'est d'aller chanter devant les gens. C'est un rendez-vous d'amour, ce n'est que de l'amour à prendre et à donner. (...)»
 
Elle évoque également sa décision de remonter sur scène. « Je suis pratiquement sûre que j'ai décidé de faire Bercy très vite après la mort de Michel, et même si je ne l'ai formulée que trois mois plus tard, l'idée m'est venue très vite. Ne pas enterrer cet album, ne pas enterrer ces chansons. Les faire vivre. »
Bercy : un paradoxe ! Car pour témoigner de Michel, rien n'est trop beau, rien n'est trop vaste. Aucun défi n'est plus exaltant que de tenter de remplir la salle la plus grande de l'Hexagone. Cela, France veut se le prouver à elle-même. Elle désire réunir dans l'amour le plus de gens possible.
Elle se lance à c½ur perdu dans la bataille. Choisit ses six musiciens, conçoit, pour la première fois seule, les décors, et sélectionne les orchestrations. «Je n'avais jamais rien fait toute seule. J'ai toujours eu besoin de l'intelligence des autres. Je m'étais toujours laissé porter. Surtout pour les spectacles. Je n'ai jamais eu besoin de l'ouvrir, puisque j'avais quelqu'un qui me ressemblait tellement qu'il disait les choses avant moi. Quelqu'un qui avait une énergie extraordinaire, qui s'occupait de tout... Là, qui pourrait être mon regard ? On était deux, et plus que deux même, parce que moi, je comptais pour une, et lui pour neuf ! (...) Je n'avais jamais eu une idée, même dans le choix des musiciens, même dans la liste des chansons qu'on fait sur scène. Je n'avais jamais eu besoin de le faire moi-même. (...) C'est lent, c'est beaucoup plus lent qu'avant, je prends mon temps, mais je suis contente de mes choix. Je suis entourée de grands professionnels, et ça avance. J'arrive à avoir une idée de ce spectacle. Je sais dans quel esprit je vais le faire, comment je vais entrer en scène, comment je vais en sortir, ce que je vais mettre dedans. Ma force, c'est peut-être tout ce que j'ai emmagasiné en silence, mais sans souffrance. Un silence voulu, contente d'être en silence. En fait, je me rends compte que je n'ai pas arrêté d'apprendre. » Pourtant, alors que tout se prépare, alors que toute une semaine a été retenue, du 1er au 6 juin, France Gall doit renoncer à Bercy. Ordre médical : elle souffre d'un cancer du sein.
 
L'information bouleverse à nouveau le pays. Ce sort qui s'acharne est monstrueux d'injustice.
France ignore encore l'étendue du mal. « Quand on vous dit cancer, on pense tout de suite qu'on va mourir. Et là, je me suis effondrée. C'était insupportable à cause de mes enfants. Je n'ai pas hurlé parce que j'étais entourée de médecins. Mais pour la première fois, j'ai parlé à Michel. Je lui disais : "Pourquoi m'as-tu abandonnée ?" » La presse s'emballe ! Un florilège de couvertures alarmistes inquiètent le public. Heureusement, la providence veille. Après un traitement assumé avec beaucoup de courage, France guérit de son cancer. Définitivement. Elle a eu très peur, mais « le petit caporal » a su vaincre. Et peut annoncer fièrement les sept nouvelles dates de son spectacle de Bercy : les 10, 11, 12, 22, 23, 24 et 25 septembre 1993.
« Au moment où j'ai dû annoncer que j'étais atteinte d'un cancer, la plupart des articles ont été négatifs, dramatisant, ignorant les informations encourageantes. Comme si ceux qui font les journaux, pensant que leurs lecteurs ont besoin de savoir que les gens souffrent, en rajoutent à plaisir, enlaidissent, bafouent, trichent, salissent. Peut-être certains lecteurs ont-ils ce besoin, puisque ces magazines se vendent bien ? Moi, je suis quelqu'un de positif. D'un malheur, d'une souffrance, d'un problème, je tire instinctivement une force nouvelle. »
A côté de cette presse qui colporte les rumeurs, France se souvient de l'abondant courrier d'encouragement reçu dans l'épreuve. Des lettres de femmes, souvent, et différentes de sa correspondance habituelle. Les lettres qui lui arrivent par centaines, dans son appartement parisien du VIIIe arrondissement, sont écrites, cette fois, par des femmes de sa génération. Et non plus seulement par des jeunes de moins de vingt-cinq ans. Sous les grandes baies qui s'ouvrent généreusement vers le ciel, au milieu des toiles aux couleurs vives, elle prend le temps de tout lire. L'émotion est là.
 
« Il y avait une grande tendresse dans ces lettres. (...) J'ai perçu une reconnaissance de moi, femme, en tant que telle. Or, je n'avais jamais vraiment pensé à moi en ces termes : à mes yeux, j'étais la mère de famille, l'épouse, la chanteuse. Cela va vous faire sourire : je me suis sentie une Française, parmi les Françaises. Une femme parmi les femmes. Je me suis aussi rendu compte à travers ce courrier à quel point les femmes pouvaient s'entraider. A quel point les femmes aimaient les autres femmes. Ça m'a beaucoup touchée  »
C'est une nouvelle France qui met le siège sur Bercy. Transformée, elle ne s'est jamais sentie davantage elle-même. Plus aucun garde-fou ne contrarie son désir d'assumer seule son destin. Bercy sera à sa seule image.
Pauline et Raphaël sont pour beaucoup dans la réussite du pari fou de Bercy. A leur tour, ils ont su soutenir leur mère. « Ils n'avaient pas un papa comme tout le monde, et le mur de caméras et d'appareils photo, au cimetière, les a fait basculer du jour au lendemain dans un univers public. On n'y peut rien, même si on ne le désire pas. Et maintenant, c'est trop tard. Au début, ils ne voulaient pas que je fasse ce spectacle, car ils avaient peur pour moi. Ils pensaient que je n'y arriverais pas toute seule. J'ai voulu les sécuriser, en les emmenant aux répétitions avec les musiciens, en leur faisant partager beaucoup plus de moments professionnels et en les impliquant davantage. Ils ont d'ailleurs une vision très juste de ce qu'il faut faire ou pas. J'ai gagné leur confiance, je crois. De toute façon, je n'aurais pas pu faire tout ça sans eux»

Pour Pauline et Raphaël, la mort de Michel a fait de France une mère plus que maman, devant assumer une multitude de responsabilités supplémentaires. « Parfois, le soir quand je rentre chez moi, je m'aperçois que je suis seule dans la rue, que c'est moi dont les enfants guettent le bruit des clés qu'on pose sur la table d'entrée. Je suis devenue le chef de famille. Je vis une vie d'homme. C'est ainsi, je n'ai pas le choix. »
France n'a pas voulu, loin de là, que Bercy ressemble à une veillée funèbre. « Si certains viendront voir la veuve de Michel Berger, j'espère qu'ils sortiront en ayant vu France Gall . » Pour que le spectacle soit réussi, elle a demandé à ses musiciens de se donner au maximum. « Avant de travailler avec l'équipe qui est avec moi sur et autour de la scène, et qui travaillait avec nous depuis longtemps, j'ai demandé à chacun de me donner ce qu'il n'avait jamais donné à personne auparavant. Ils l'ont fait. ».
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#Posté le vendredi 25 juillet 2014 01:51

Modifié le vendredi 25 juillet 2014 02:28

Michel Berger, Le dernier souffle : « Gommer progressivement la peur du lit vide et froid Affronter la penderie, remplie de ses vestes. Oser ouvrir les tiroirs de son bureau, se résoudre à trier tes papiers. Un jour plus douloureux que les autres (Partie 4/4)

Michel Berger, Le dernier souffle : « Gommer progressivement la peur du lit vide et froid Affronter la penderie, remplie de ses vestes. Oser ouvrir les tiroirs de son bureau, se résoudre à trier tes papiers. Un jour plus douloureux que les autres (Partie 4/4)Toutes les orchestrations des chansons sont refaites dans l'esprit de l'album Double Jeu. Les musiciens qui jouent aux côtés de France sont également ceux du disque. Sur la scène de Bercy, France interprète ses propres succès, mais également ceux de Michel, Mademoiselle Chang - qui sor­tira en CD deux titres -, Quelques mots d'amour ou Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux, et plusieurs titres de leur album commun.
Sa façon d'entrer en scène, d'abord, est pour te moins inattendue. France est habillée d'un pantalon noir, de boots et d'une veste rouge. Surprise ! Elle présente au public un cintre d'où retombe une somptueuse robe de scène, constellée de paillettes rouges.
 
Explication: « Quand on a un rendez-vous comme ça, on a envie d'être la plus belle possible. Je me suis dit : "Je vais me faire dessiner une robe par un grand couturier." Et la robe, je l'ai vue hier. Un beau tissu, je l'ai essayée. Mais je ne me sentais pas très à l'aise dedans. Alors j'ai préféré venir vous voir comme ça, dans mon costume de répétition. Mais comme j'ai payé cette robe une fortune, je vous la montre quand même ! »

Ambiance rock dans la première partie du spectacle, puis atmosphère jazzy acoustique, ponctuée par La Minute de silence. « Quand Michel interprétait cette chanson, il vous demandait de ne pas applaudir. Je vous demande de faire le silence avec cette chanson. » Le public écoute, saisi. Et n'applaudit pas.
Pour la dernière partie du show, France est entourée de vingt-six jeunes de l'association Droit de Cité, créée en 1992 autour du champion de boxe Jean-Pierre Masdoua, pour montrer que les jeunes sont capables de s'exprimer autrement que par la délinquance et le désespoir. « Ils vien­nent d'un peu toutes les banlieues, de Paris, Lyon , Marseille. Moi. je l'avoue, j'avais besoin de leur enthousiasme, de leur fraîcheur. Je ne les ai pas aidés, ils m'ont aidée.»
Grâce à eux, grâce aussi à l'incroyable ferveur d'un public venu très nombreux, France savoure ses meilleurs moments depuis deux ans. « Je me coule littéralement dans la musique de Michel, elle est à moi, elle est pour moi. On ne fait qu'un. Je suis totalement portée par la musique et les mots. J'ai ce que les chanteurs recherchent toute leur vie, et c'est le bonheur. J'ai vraiment le sentiment d'être le plus proche de ce que je suis. Je n'ai jamais été autant moi. Je suis moi. Et ça c'est extraordinaire ! »
Avant de regagner les coulisses, France interprète l'ultime chanson de son ultime album avec Michel: Jamais partir : Même si tout doit toujours finir bien L'avenir n'a qu'à revenir demain Retenir un peu le plaisir dans nos mains Juste le temps de se souvenir au moins Il ne faudrait Jamais partir.

Août 1994. Deux ans se sont écoulés depuis le drame. Une voiture s'arrête devant la « Grande Baie ». France et les enfants en descendent. C'est la première fois que les pièces, les meubles ne désignent pas cruellement l'absent.
Réapprivoiser ce lien a été une bataille difficile à gagner. Volontaire, France s'est pourtant très vite imposé cette épreuve. Ici, elle a déjà séjourné quelques jours, à Noël. Cela ne s'était pas trop mal passé. La saison, différente, lui permettait de voir le paysage avec des yeux nouveaux. Décembre effaçait le souvenir d'août
Mais le premier été fut terrible. Les images des derniers instants de Michel la hantaient sans cesse. « Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, j'y ai pensé, confiait-elle à une journaliste de Marie-Claire. Cela a été atroce, mais je voulais être avec mes enfants pendant six semaines. C'est là qu'ils voulaient aller. Eux n'ont pas vécu les choses dans cet endroit, comme moi. Cela n'est pas lié à des souvenirs précis. »
Michel Berger, Le dernier souffle : « Gommer progressivement la peur du lit vide et froid Affronter la penderie, remplie de ses vestes. Oser ouvrir les tiroirs de son bureau, se résoudre à trier tes papiers. Un jour plus douloureux que les autres (Partie 4/4)
«Il fallait déjà que je traverse cette période sans m'écrouler et j'étais loin de me douter à quel point cela allait être difficile.» Il fallait tenter de vivre avec ces silences opaques, oublier le bruit de la porte d'entrée, l'écho de son pas léger, sa manière bien à lui de se servir un verre, de s'installer au piano...
Gommer progressivement la peur du lit vide et froid Affronter la penderie, remplie de ses vestes. Oser ouvrir tes tiroirs de son bureau, se résoudre à trier tes papiers. Un jour plus douloureux que les autres, France découvre la rai­son d'un chagrin de plus.
 
Une lettre, adressée par le père de Michel à l'un de ses confrères médecin, lui demandant de recevoir son fils, qu'il sait fragile du c½ur... Michel avait sans doute négligemment rangé la lettre. « Si j'en avais eu connaissance, se révolte France, j'aurais pu sauver Michel ! Je l'aurais forcé à se soigner. Mais il ne s'intéres­sait pas à sa santé. Tout était dans sa tête et dans ses doigts ". »
Supplice de se dire, de se répéter inlassablement : pourquoi n'a-t-il rien dit? Pourquoi ne m'a-t-il pas parlé? J'aurais su, il serait là encore... Près de moi, près des enfants. Vivant ! Pourquoi, mais pourquoi...

En redécouvrant les autres, France glane peu à peu des bribes de réponse à cette question lancinante. Pareille à une fleur longtemps privée d'eau, elle cherche en elle un itiné­raire de lumière. « Michel pensait qu'après la mort, il n'y a rien. Comme j'admirais Michel, j'ai beaucoup adopté ses idées, dont celle-là : après la mort, il n'y a rien. Mats pen­ser que Michel, avec toute la beauté qui l'habitait, est dans un cercueil et que tout s'arrête là est une idée qui m'est insupportable. Depuis qu'il a disparu, je suis donc mon propre chemin à travers mes questions. Je me dirige vers un domaine où je n'étais jamais allée et dont l'appel comble sans doute un besoin de réponses. »

France a désormais surmonté sa détresse. Elle peut vivre sans Michel, car elle sent, au plus profond de ses fibres qu'il est avec elle, en elle. Il ne la quitte plus. Il veille sur sa vie et sa carrière. Il l'accompagne sur scène, aussi sûre­ment que jadis.
Le grand piano blanc n'est pas muet. Pour France seule, il continue à jouer les partitions de leur amour. Un amour de dix-huit ans, qui garde de cet âge la fraîcheur sucrée du premier baiser, le goût de l'aube qui se lève sur le ciel du lit et l'enchantement des promesses éternelles. A chacun de ses pas, France marche dans la lumière. Son ombre, décou­pée sur le sol, a pris le sourire de Michel.
Tags : Jean-Pierre Masdoua, Public, Michel Berger, souffrance, Souffle, Ramatuelle, trop tard..., Mort, chevet, SAMU, Docteur, cardiaque, crise, Tétaniser, Médecin, Johnny Hallyday, injection, Contrôle médical, PAL, pâlir, Yeux, referment, France Gall, Coco, Coco Balavoine, Balavoine, Bercy, Cancer, Annulé, Concert, Sein, Veuve, Funérailles, Pauline, Raphaël, Famille, Veillée Funèbre
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#Posté le mardi 29 juillet 2014 05:19

Modifié le mardi 29 juillet 2014 06:19

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