
We discovered the bands of recording " to save love "
Nous avons vécu tous ensemble quatre jours au studio Daniel Balavoine du Palais des Congrès à Paris. Là où il avait mixé son dernier album. Et ensemble nous avons découvert les bandes d'enregistrement de « sauver l'amour ». Nous avons été saisi par une incroyable émotion lorsque nous avons pu écouter les pistes séparées, ou tout à coup nous étions seuls avec la voix de Daniel.
Une voix qui tutoie toujours les anges, une voix de combats et de larmes, de colères et d'espoirs inouïs. Nous avons écouté des paroles si fortes, si belles, si intenses que nous avons cru un temps qu'en fait, il avait vraiment réussi à sauver l'amour...Et que nous ne nous en étions pas aperçus. J'ai eu envie de ne pas laisser ces paroles intenses au contact de la dilution de l'air, ou prisonnières d'une mécanique naturelle de montage.
J'ai eu besoin de les partager. Parce que l'époque est si dure, si violente, qu'il est peut-être encore temps d'écouter celles et ceux qui se sentent héritiers de sa force motrice, de son incroyable magnétisme, de cette présence si incarnée vers et pour le monde extérieur. C'était avant même le chaos du 13 novembre 2015. Depuis ces heures sombres, la parole du chanteur ricoche plus fort. Ce film est un témoignage d'amour, qui rend hommage à une ½uvre pleine et entière, et à un chanteur courageux et populaire.
Un grand ensemble visionnaire qui nous prouve qu'il n'est peut-être pas trop tard pour que le monde retrouve le sens et la magie du commencement. C'est aussi un don pour sa famille, celle que je ne connais pas et celle que j'ai eu la chance de reconnaître. Avec en premier lieu, Joana, fille d'un père qu'elle n'a pas connu mais qui illustre avec tant de force et d'émotion cette jeunesse qui est bien « cette douleur ancienne en manque de compréhension ». Lui donner enfin la parole était lui manifester précisément que le temps de la compréhension était enfin venu. Et elle s'est livrée avec une sincérité désarmante. C'est une jeune fille d'aujourd'hui qui parle d'un héritage qui prend toute sa dimension 30 ans plus tard. Pour rester en éveil, elle nous dit qu'il n'y a plus d'autre moyen que de respirer dans le creux de ses chansons.
Pour le retrouver, intact et incandescent. Et tenter à notre tour de vivre. Ou de survivre.
« J'me présente, je m'appelle Daniel », de Didier Varrod et Nicolas Maupied
(diffusé le 30 décembre sur France 3).
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