L'observation systématique de vingt émissions de variétés diffusées par TF1 et Antenne 2, du 15 février au 15 avril 1990, Sacrée Soirée, Avis de recherche et Champs-Elysées.
Nous somme en 1990 et nous allons nous intéressé à l'émission Sacrée Soirée, Elles à fait l'objet d'un examen approfondi (enregistrements, analyse des séquences, notations des dialogues, des jeux de scènes...). Il s'agit de tenter de comprendre les mécanismes du déroulement de l'émission, les procédures mises en œuvre pour en garantir le succès, les valeurs que l'émission consacre, le rôle qu'y jouent l'animateur et ses invités et le type de rapport entretenu avec le public.

Tout l'art de l'animateur consiste à contrôler les dérives possibles. C'est un art difficile mais parfaitement méconnu puisque l'unité de ton est précisément la critique qu'on lui fait le plus couramment. Il doit éviter que l'émission ne dérape dans la tristesse.
C'est pourquoi, quand, dans la foulée des interventions humanitaires, Sacrée Soirée lance une opération intitulée « De l'eau pour le Sahel », celle-ci est illustrée par un documentaire extrêmement esthétique qui montre les effets bénéfiques de la Fondation Balavoine : la verte couleur du blé qui pousse, le ruissellement de l'eau vive, la beauté des femmes en boubous et le sourire revenu des enfants. Inversion criante des images dramatiques habituelles des reportages sur la famine. Et Jean-Pierre Foucault termine l'interview du responsable présent sur le plateau par un humour pas forcément de très bon goût, mais destiné à ancrer délibérément dans la légèreté l'ensemble de la séquence : « Et vous avez vu qu'on fait bien les choses à Sacrée Soirée, puisqu'il fait presque aussi chaud ici que dans votre pays... » Sous le soleil des projecteurs.
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